Janvier 2003
Chronique de W-FENEC.ORG "Oeuvrant sans aucun doute dans une tendance plutôt dark du métal actuel, certains diront black-métal, d'autres essayeront d'être plus précis pour qualifier leur musique, fusion dramatique de tendances actuelles, hardcore, métal, black, et autres origines musicales, disont pour faire écho à l'étiquette néo-métal bien pratique dans bien des cas que l'on a à faire à du dark-métal. Alors le dark-métal c'est quoi ? Entre du hardcore musclé, dopé aux quintes diminuées et du black boosté à l'adrénalyne néo-métal, le tout saupoudrés par une french-touch, le dark-métal profite du regain d'intérêt pour le métal et s'infiltre dans le paysage musical français par force et fracas. Parmi les représentants de cette petite vague, citons Concept of Elation, Antevirus, H-Tray et Dark Poetry. Petit délire rédactionnel, où réelles tendances prometteuses, pour l'instant la réponse reste en suspend, et ne manquera pas de réapparaître à l'occasion des méfaits des groupes sus-cités où de leurs rejetons. Comme quoi, des fois, il vaut mieux s'abstenir de demander le style de certains groupes et rester dans l'obscurantisme éclairé que voire poindre une étiquette encore plus vague. Dark Poetry, groupe le moins accessible du collectif Arghhh, premier collectif poly-métal bordelais, regroupant également en son sein Psy-Law et Dham, mérite que l'on y prête attention surtout si l'on est pas réceptif aux groupes à tendances dures. Premier album pour les bordelais de
Dark Poetry, "An ugly little freak" est réellement un peu 'freak',
qualifiant leur musique de power-death-metal, Dark Poetry livre là un
concentré de bonnes idées, un recueil de plans destructeurs et assassins,
un grimoire d'énergie métallique. Loin d'être ennuyant, les titres
s'enchaînent avec fracas, variations radicales ou subtiles sur la même
recette de base, conduit sur un rythme effréné aux agitations vénales. Un
"Pressurized" qui fait office de ticket d'entrée, contact direct et
turbulent en la matière, aux breaks monstrueux. Rythmique de plomb, riff
sacadé à la mélodie douteuse, "An ugly little freak" reprend les plans du
genre mais évite l'enlisement, sublimation léthale sur un éclaircissement
de guitare, le spectre ainsi allégé permet à une mélodie assassine
d'accomplir son oeuvre et de se poursuivre un peu plus insidieusement sur
une petite disto planquée derrière un chorus éthéré, la montée stratifiée
aboutit à un couplet empli d'ombres, l'ensemble est monstrueusement bien
ficelé et mené jusqu'à terme. |